1)    Qu’est-ce que l’environnement ?

Pour moi, l’environnement c’est tout ce qui nous entoure. L’espace dans lequel nous vivons, qu’il soit naturel ou conçu par la main de l’homme. Il comprend ainsi des entités physique comme par exemple les montagnes, les lacs, les rivières, les building.. mais aussi des entités vivantes comme les arbres, les animaux…
Cet environnement évolue dans le temps et nous évoluons avec lui.

2)    Pourquoi avoir choisi l’environnement ? Quelles études avez-vous faites ?

De formation, je suis licenciée en chimie/biochimie. A l’époque de mes études on ne parlait pas vraiment d’environnement ou très peu et plus que cela,  on ne pensait aucunement à sa protection !
Pour ma part j’ai toujours été sensible à la nature, j’étais attirée par elle. J’admire tout ce qu’elle nous apporte.
Très tôt, j’ai pris part au tri des déchets. Il n’y avait qu’à La Louvière qu’il y avait des parcs à conteneurs. Il fallait donc aller jusque-là. Il fallait aussi séparer les papiers des cartons ; les bouteilles plastique PVC des PE.. C’était une démarche volontaire.

3)    Quel profil faut-il avoir pour ce genre de métier ?

Premièrement il faut être curieux et observateur ! Il faut aussi être motivé car cela est plus facile de ne rien faire que d’agir, c’est tellement plus confortable !
Et puis il faut avoir un esprit critique et prendre parfois de la distance par rapport à certaines informations qui pourraient nous induire à l’erreur. Il faut déceler les phénomènes de mode qui ne font que parler environnement et qui n’en sont pas !

4)    Quels sont les débouchés ?

Normalement, les débouchés devraient être nombreux. Malheureusement, la crise économique est passée par là et les entreprises pensent plutôt à investir dans du matériel que dans du personnel soucieux de l’environnement. Certes, toute société doit répondre à des cahiers de charges environnementaux mais peu de personnes sont engagées et elles doivent gérer ce qu’elles peuvent. Il faut espérer cependant que les temps changent avec la prise de conscience de chacun et de l’urgence d’agir dans ce domaine.
Soyons optimiste sur ce point, les mentalités changent lentement mais sûrement. Nous n’avons plus le choix !

5)    Pensez-vous qu’il y ait assez de jeunes concernés par l’environnement ?

Peut-être pas assez mais on peut le comprendre par rapport à ce qui a été dit au point précédent ! Quand on fait des études, c’est pour trouver du travail et si on sait qu’il n’y en a pas assez, on s’oriente autrement…
Par ailleurs, les élèves  ont grandi dans un certain confort, on ne les a pas toujours éduqué dans ce sens et c’est donc difficile de renoncer à certaines choses.
Il est donc urgent qu’ils se mobilisent, ce sont eux les acteurs de demain.
Nous, les adultes avons également une part de responsabilité à ce niveau.
Plus il y en aura et plus vite les choses bougeront.

6)    D’où vous est venue l’idée du projet de la mare à l’école ?

De manière tout à fait naturelle et logique ! Quoi de mieux que d’observer directement ce que l’on apprend en classe ? De plus, les élèves vont pouvoir observer des choses qu’ils n’ont jamais vues.
Une mare, c’est un vrai terrain pédagogique et ludique ! C’est vraiment chouette de faire ces observations !!
Dans une section Technicien en en environnement il ne faut jamais oublier les points suivants :

ObserverAnalyserComprendre

Avec cette démarche faite, les élèves ne l’oublient pas. Quand on apprend par cœur, on ne comprend pas nécessairement !
Je suis super contente d’avoir pu la réaliser. Mais là aussi il a fallu que je sois motivée et convaincue par le projet. Certaines personnes l’étaient beaucoup moins que moi !
Il m’a fallu beaucoup d’énergie et de temps mais le résultat et j’espère que vous en prendrez soin. C’est une vraie mine d’or pour votre formation et pour la biodiversité !!

7)    Quelle a été votre plus belle réalisation ? Et quel est votre meilleur souvenir ?

Ma plus belle réalisation c’est probablement le creusement de la mare et toutes les étapes qui en ont découlé. Un vrai travail de titan !
Un autre point fort fût la participation à un appel à projet qui s’est concrétisé par l’obtention d’une bourse de 4000€. Ce qui fût un vrai ballon d’oxygène pour le projet !

Mon meilleur souvenir, c’est d’avoir pu observer, après une année seulement des dytiques, des exuvies et surtout une libellule mature sortant de l’eau pour effectuer se dernière mue !!

8)    Qu’est-ce que vous considérez comme important dans votre métier actuel ? En quoi consiste-t-il ?

Ma nouvelle orientation est passionnante elle-aussi.
D’une part, je suis chargée d’accompagner des professeurs et des directions (ayant des options dans le secteur de l’agronomie) lorsqu’ils s’interrogent sur leurs méthodes de travail ou qu’ils sont en difficulté par rapport à ce même travail. Ils sont parfois découragés et ne savent pas comment résoudre ces difficultés.
Ayant un regard plus détaché, je peux les aider à surmonter ces difficultés en les rassurant sur le fait qu’ils ont des richesses en eux et qu’il faut simplement les identifier et les développer.
La plupart du temps cela se fait rapidement et ces professeurs sont redynamisés et reprennent confiance en eux.
Je les informe également sur l’existence de documents de travail qui peuvent leur faciliter le travail…
Le métier d’enseignant ce n’est vraiment pas simple, de plus il est souvent dévalorisé ! Or c’est vraiment un super métier, ce sont ces professeurs qui sont à la base de l’avenir de la société !
Je connais vraiment très peu de professeurs qui ne veulent pas s’investir !
Ces contacts sont donc pour moi essentiels et profitables pour tous. J’aborde mes missions avec optimisme et énergie.

Le deuxième volet de ma fonction est également riche puisque dans ce cas, je travaille plus sur le côté institutionnel de l’Enseignement catholique.
Je participe ainsi à des groupes de travail pour la révision de certaines options, je rédige des documents appelés outils pour aider les professeurs dans leurs tâches d’évaluation par exemple, je propose des réorganisations de programmes ou outils, j’accompagne des directions qui souhaitent ouvrir une nouvelle section, etc…

Bref, je fais un métier qui est très diversifié. J’ai pris connaissance de tout ce que fait le SeGEC pour l’enseignement et je suis stupéfaite ‘y avoir trouvé autant de positivité et de chaleur humaine.
Mes journées sont bien chargées et mes déplacements nombreux mais je suis ravie de cet apport de connaissances nouvelles.

9)    Pourquoi très peu d’élèves ne continuent pas dans les débouchés dans l’environnement après leurs études secondaires ?

Premièrement par méconnaissance. Les élèves ne savent pas vraiment en quoi ces études aboutissent, ce que l’on y fait.
Deuxièmement pour les débouchés au niveau du travail (voir point 4)
Mais cette formation, même si elle n’est pas poursuivie, il n’en reste pas moins qu’elle sera toujours utile.
Ainsi, je connais d’anciens élèves qui ont continué dans le monde de l’éducation (éducateur, instituteur..) et pour lesquels la formation en environnement leur donne un plus quand il s’agit par exemple d’accompagner des élèves en classe verte !
Toutefois, j’ose espérer que ce constat changera en même temps que la société et que l’on laissera une part plus large à l’environnement !

Source : muriel.brohe@segec.be