Patrick Chevalier, fromager affineur et apiculteur en région athoise.
Je m’appelle Patrick Chevalier j’ai 55 ans et suis originaire d’Ath. J’ai plusieurs passions. J’ai suivi une formation au Carah à Ath, comme fromager affineur et suis apiculteur depuis près de 30 ans.
Quels sont vos passe-temps ? En quoi consistent-ils?
Ma passion comme fromager est superbe aussi. Quand j’en ai l’occasion, je loue la fromagerie de l’école d’agriculture (Carah) et j’achète 500 litres de lait. Avec cette quantité, je fabrique, plus ou moins 50 kg de fromage , de la Tomme en portion de 500 grammes. Je la décline avec des goûts bien différents : nature, aux herbes, Fenugrec. Je fabrique aussi des fromages de différents types à pâte molle ou pâte dure, de vache et de chèvre.
Ma passion pour les abeilles est aussi très passionnante, c’est un monde merveilleux. Je possède en Belgique 44 ruches, dispersées dans divers coins de Belgique. Pour obtenir des miels de différents goûts, je loue, par exemple, un bois de tilleuls derrière l’Académie de police à Jurbise. Je mets également des ruches dans des vergers pommes et poires pour avoir du miel d’arbres fruitiers.
Le reste de ma production en Belgique est du miel “toutes fleurs”.
Quand nous récoltons le miel, des échantillons sont envoyés à Gembloux pour analyses. Il faut préciser de quelles espèces il provient car il faut 90 % d’une espèce pour obtenir l’appellation. Par exemple, si un échantillon provient à 70 % de tilleul et à 30 % d’autres fleurs, ce sera un miel “toutes fleurs” et non de “tilleul”
Je rends visite à mes abeilles toutes les semaines car certaines de mes ruches sont dans des endroits privés.
Sachez que si vous désirez des ruches chez vous ce n’est pas un souci. Mais j’ai un critère de sélection à savoir ; pas de champs à moins de 500 m pour éviter les mauvaises pulvérisations.
Les Ruches me prennent une grosse partie de mon temps au printemps et en été. J’ai la chance d’être pompier et donc de récupérer des essaims dans la nature pendant la bonne saison. Je fais des regroupements dans mes ruches c’est-à-dire que je rassemble plusieurs essaims ensemble pour faire des ruches avec énormément d’abeilles. Une ruche moyenne est de 30 000 abeilles. Les miennes font toutes plus de 100 000 abeilles ce qui a un impact également sur le miel car dans une ruche normale, on y récolte entre 25 et 30 kg de miel et moi je suis entre 70 et 100 kg.
Je fais également de l’élevage de Reines ce qui sert à refaire d’autres colonies mais également ce qui me permet de faire de la gelée royale. A un certain moment de la saison, je bloque l’entrée de la ruche avec une grille ce qui empêche les abeilles de rentrer le pollen. A cause de la grille, celui-ci tombe dans un bac, je le trie et le fais sécher pour le vendre mais je le donne très souvent.
Avec une partie de mon miel, je fabrique également de l’hydromel, que je ne vends pas et que je garde pour moi. J’en fais plus ou moins 100 litres par an ce qui fait le bonheur de mes amis quand ils sont invités à la maison.
Pourquoi vous êtes vous investi dans cela ?
Les abeilles sont en voie de disparition, à cause des pulvérisations sur les champs mais aussi d’un acarien qui s’appelle le varroa et très récemment à cause du frelon asiatique. Pendant la bonne saison, je détruis les insectes nuisibles.
Il n’y a pas que les abeilles qui sont de bons pollinisateurs. Par exemple le bourdon est aussi très efficace. Quand je sais récupérer un nid, je vais le mettre dans des serres de plantations de tomates, comme celles qui sont à Pecq.
Le jour qu’il n’y aura plus d’insectes pollinisateurs, il n’y aura quasiment plus de fruits , de légumes et de fleurs sur terre.
Est ce que vous produisez beaucoup de miel ? Et le Vendez vous ?
La production de miel diffère d’année en année. Je récolte printemps et été compris plus ou moins 1500 kg
L’apiculture est pour moi une passion et non pas une source de revenus même si ça me rapporte un peu quand même
Pendant la belle saison je donne des petits cours sur les insectes dans des écoles et je distribue alors aux enfants gratuitement des pots de miel.
Que faites-vous quotidiennement pour l’environnement ?
Je suis investi à 100 %. Ce que je fais quotidiennement pour l’environnement, c’est de m’occuper de mes ruches. Elles sont à moins de 500 m de toutes plantations agricoles. Je fais mon compost, je n’emploie aucun produit phyto. Quand je traite mes plantations, je le fais de manière naturelle et dés qu’il fait beau, je vais travailler dehors.
Que pensez-vous de l’option “Technicien de l’environnement” ?
Je pense que c’est une option très récente qui est indispensable pour le Nouveau Monde qui arrive. Beaucoup de gens reviennent au naturel et au bien-être. Je suis certain que cette option a beaucoup plus de débouchés, comme par exemple l’analyse des sols.
Merci pour avoir partagé mes passions pour la nature, mon rêve serait de devenir autonome, produire pour moi et manger ce que je produit et élève.
Merci surtout à vous pour ce témoignage et pour votre investissement en faveur de l’environnement . Bonne continuation
Bravo, monsieur Chevalier, le fromager, l’apiculteur, le pompier, l’écologiste, l’homme ami de la nature…