Dans le cadre d’un exercice en cours sur les débouchés dans le secteur vert,  j’ai interrogé Mme Piraux  par rapport à son travail. Voici ses réponses.

1) Quelle est la dénomination exacte de votre fonction ?

Je suis responsable en aménagement du territoire au sein du département de politique générale de Natagora.

2) Quelles études avait vous faites pour exercer ce travail ?

Je suis ingénieur agronome de formation. La dénomintaion actuelle est bioingénieur.

3) En quelques lignes, pouvez-vous me décrire en quoi consiste votre travail ?

Au département de politique générale, nous sommes 2, ma collègue est juriste et moi j’ai une formation scientifique. Ensemble nous faisons essentiellement 3 choses :

 

  •     répondre aux interpellations de particuliers ou de bénévoles de l’association : on les aide à mener au mieux des actions de protection de la nature. Ces interpellations sont très variables, il peut s’agir de l’abattage d’une haie, d’un arbre remarquable, de la destruction de nid d’oiseaux, de remblais de zones humides ou de dépôts de déchets sauvages. Nous les informons alors sur les démarches à entreprendre et les personnes à contacter pour dresser les PV et remettre le site en état.

 

  • Réagir dans le cadre des enquêtes publiques : Cela concerne essentiellement tous les grands projets de type construction d’une exploitation agricole, station d’épuration, lotissement, parc éolien, etc. Ce type de projet est généralement accompagné d’une étude d’incidence que nous analysons, nous pouvons ainsi conseiller les particuliers et bénévoles et les aider à rédiger leurs courriers pour qu’ils puissent exprimer leur poit de vue dans le cadre de l’enquête publique. Et pour les projets les plus impactant pour la biodiversité, nous réagissons également au nom de Natagora.

 

  • Enfin, je représente Natagora au Conseil Wallon de l’Environnement pour un Développement Durable (CWEDD). Le CWEDD rend un avis sur la qualité des études d’incidence et sur l’opportunité environnementale du projet (éolien, lotissement, station d’épuration, zoning, etc.).
4) Depuis combien d’années exercez-vous ce travail ?

Au mois de mai, cela fera 2 ans qu je travaille chez Natagora, à Namur.

5) Selon vous, l’évolution de l’environnement est-elle positive ? Est-elle aussi rapide que vous l’aviez pensé au début de votre travail ?
L’évolution de la qualité de notre environnement n’est pas positive, si on regarde par exemple le nombre d’espèces menacées ou en voie de disparition, celles-ci sont en nette augmentation. Donc, on ne peut pas vraiment parler d’une évolution positive. Ce qui est par contre positif, c’est que les mentalités changent, il y a (peut-être) une plus grande prise de conscience par le grand public de l’intérêt de sauvegarder notre environnement. Mais cette prise de conscience est lente.

6) Les moyens mis à votre disposition sont-ils suffisants ?

Difficile de répondre à cette question. Les moyens mis à disposition par qui ? Natagora ? la Région Wallonne ?
Pour enrayer la perte de biodiversité et reconstituer un réseau écologique en équilibre avec les activités humaines, Natagora achète et loue des terrains ayant un grand intérêt biologique, met en place des actions de restauration de milieux, développe des actions de sensibilisation. Il est évident qu’avec davantage de moyens financiers, natagora pourrait développer plus rapidement ce réseau écologique. Nous devons donc nous attacher à rechercher toujours plus de soutien financier pour pouvoir être plus efficace encore. Le partenariat avec les bénévoles est aussi un élément fondamental dans les actions menées par notre association.

7) Avez-vous d’autres projets professionnels en Belgique ou à l’étranger dans un avenir proche ?  Quel message, aimeriez-vous faire passer aux jeunes, qui , comme moi, font des études en rapport avec l’environnement ?

Pour ceux qui comme moi sont passionnés de nature et veulent contribuer à la préservation de notre environnement, il y a des tonnes de choses à faire ! Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, quelque soit le niveau de formation. Du boulot, dans ce domaine, il y en a, et pour de nombreuses années encore !

9) En ce moment précis, quel votre état d’esprit ? Comment vous sentez vous devant la tâche à accomplir ?

Enthousiaste, motivée, contente de faire un métier qui vise l’amélioration de la qualité de vie de tous. J’ai l’impression de faire quelque chose d’utile, et ca aussi, c’est motivant !

10) En quelques mots, pourriez-vous rédiger une conclusion objective et réaliste sur le travail déjà réalisé ?

Ce qui est très positif, c’est qu’aujourd’hui, nos avis sont davantage pris en compte par les pouvoirs publics qui délivrent les permis. Petit à petit, les mentalités changent, certes, il y a encore beaucoup de chemin à faire. Mais on est davantage invité aux tables de négociation qu’auparavant. Ce qui nous permet aussi de donner notre point de vue en amont des projets, et cela augmente les chances que la dimension environnementale soit mieux prise en compte.

 

Je tiens à remercier  à Madame Joëlle Piraux pour avoir pris le temps de répondre à mes questions et pour son investissement personnel dans l’environnement.