Un jardin sans pesticides

Un printemps précoce, un jardin qui se réveille il n’en faut pas plus pour ressortir les outils du jardinier et se mettre à l’ouvrage. Si la facilité et le manque de temps vous orientent vers des produits phytos, réfléchissez-y davantage  car vous sacrifieriez de précieux alliés en les utilisant. Le désherbage manuel n’est pas la tâche la moins ardue des opérations de jardinage mais il a l’avantage d’être économique et surtout respectueux de l’environnement.

Les effets néfastes des pesticides et autres biocides sur notre santé ne sont plus ignorés ni par les particuliers, ni par les professionnels. Il faut d’ailleurs saluer la décision du gouvernement français de ne plus utiliser de produits phytos dans les espaces verts et jardins à partir de 2020.

Chaque année du 20 au 30 mars, pour rappeler  aux citoyens  le danger des pesticides, une vaste campagne de sensibilisation est soutenue en Région wallonne par la  Direction Générale de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et de l’Environnement (DGARNE) et l’asbl Adalia, il s’agit de la semaine sans pesticides.

Zéro Phyto dans la commune ?

Dans les communes également, la question se pose lors du dispatching des ouvriers communaux  entre le coût horaire et celui des produits censés faire gagner du temps. Avant d’en arriver à ne plus utiliser de pesticides et à laisser tomber les méthodes de gestion traditionnelles intensives (parterres de plantes horticoles gourmandes en eau, tondes intensives, allées minéralisées, …) il existe un concept intermédiaire qui fait doucement son chemin au sein des communes.

Pour les aider à choisir, au mieux pour les citoyens et pour la commune, cette méthode  est adoptée  par certaines d’entre-elles, il s’agit de  la gestion différenciée.

La gestion différenciée :  définition

Nouvelle approche qui consiste à adapter le mode d’entretien à chaque espace vert, de façon à mieux respecter l’environnement et la santé.

Gestion différenciée : types d’espaces

En fonction de la destination d’un espace (terrains de sport, allées, bords de route, ..) le gestionnaire choisira selon ce principe un type de gestion adapté. Sans bannir le tout horticole, il laissera également la place aux prairies fleuries, au paillage, au fauchage tardif, …
Le confort du citoyen sera ainsi maintenu mais sa sécurité également et ce aussi bien au niveau de la circulation routière mais aussi au niveau de sa santé.
Le gain de temps économisé à tondre de manière intensive, des talus de campagne par exemple, pourra être  réaffecté à du désherbage manuel ou thermique.

Un réseau écologique en expansion

Si la santé des citoyens est préservée par cette réorganisation du territoire, la biodiversité le sera également. Les réserves naturelles, ilots de préservation de la biodiversité, ont le  défaut majeur  d’être de faible taille. Relayées par des couloirs écologiques tels que les prairies fleuries ou les fauchages tardifs des bords de routes, elles auront d’autant plus d’impact sur la sauvegarde des espèces menacées.

Un public à convaincre

Il restera donc à expliquer aux  citoyens que les herbes folles ne traduisent pas un laisser- aller de la commune mais  la preuve d’un souci écologique et sanitaire. Pour ce faire, la commune devra communiquer et sensibiliser ses administrés afin qu’eux apprécient cette nature ré-inventée et pourquoi pas  pour qu’ils deviennent à leur tour des relais de la biodiversité, dans leur jardin privé.

Sources

Si la gestion différenciée vous intéresse voici quelques sources et références incontournables à consulter.

http://www.gestiondifferenciee.be/

http://www.gestiondifferenciee.org/

http://sauvagesdemarue.mnhn.fr/