Lors de la « journée portes ouvertes » à l’Institut Saint-Joseph, les élèves de 5eme technique environnement étaient chargés d’accueillir parents, élèves, frères et sœurs et de les sensibiliser à la gestion des jardins sans pesticides. Ce thème s’inscrivait dans le cadre de la « semaine sans pesticides » à laquelle la section participait.

sensibilisation sur les auxiliaires

Eviter les pesticides

Contrairement à ce que l’on pense souvent, les agriculteurs ne sont pas les seuls à être responsables des problèmes liés aux pesticides. Les particuliers, qui en connaissent moins les dangers, les utilisent avec peu de prudence ; ils contribuent donc de manière importante à la pollution liée aux pesticides.

Les dangers liés aux pesticides sont multiples, tant pour l’environnement que pour la santé. Les pesticides peuvent exterminer des animaux qui ne sont pas dommageables, être transmis aux différents consommateurs (exemple des hérissons qui meurent de manger des limaces empoisonnées), contaminer les eaux de surface ainsi que la nappe phréatique, etc. Ils sont également dangereux pour la santé de celui qui les manipule (danger par contact) et qui en respire les vapeurs, ou de celui qui consomme des végétaux « traités ».

Les pesticides présentent également le défaut de n’être efficaces qu’un temps, et de nécessiter toujours plus d’interventions. Comment est-ce possible ? Parce qu’en voulant détruire un insecte ravageur, par exemple, on détruit en même temps le prédateur de cet insecte (qui est donc notre allié). Et que les prédateurs se reproduisent beaucoup plus lentement que leurs proies. Donc quand on a fait « table rase » des insectes du jardin, qui va occuper la place laissée vide (la nature a horreur du vide) ? Les ravageurs, qui vont se développer à toute allure…

Comment faire ?

Se passer de pesticides peut paraître un pari impossible à tenir pour celui qui a l’habitude de les utiliser. Mais c’est l’occasion de découvrir combien la nature est bien faite. Dans chaque écosystème en équilibre, un ravageur (souvent des insectes, des mollusques) a toujours un prédateur derrière lui, qui profite de la présence de cette « manne » alimentaire. Notre intérêt de jardinier est donc de favoriser ces « auxiliaires », ces animaux qui chassent les ravageurs de nos potagers.

Le premier moyen, le plus important, est de bannir tout pesticide du jardin. Ensuite, il faut laisser un peu de place à la nature dans le jardin. Des herbes folles, des plantes sauvages de nos régions, une haie vive d’essences locales, qui fleuriront et porteront des fruits… Tout cela est très favorable aux auxiliaires, qui ont besoin de se nourrir même quand les ravageurs ne sont pas présents. Ainsi, si vous avez un hérisson dans votre haie, il pourra fondre sur les limaces dès qu’elles pointeront leur nez…

Vous pouvez aussi les favoriser de manière plus directe, en installant des nichoirs pour les oiseaux cavernicoles, un tas de bois pour le hérisson, des gîtes pour forficules, ou carrément des hôtels à insectes, où tout un petit peuple viendra s’installer. Vous pouvez aussi nourrir les oiseaux durant les périodes froides, pour que votre jardin soit en pôle position pour leur choix de site de nidification – ce qui est un gros avantage car les oisillons dévorent de grandes quantités d’insectes.

Conclusion

Permettre à la nature de se réinstaller dans votre jardin, la nature d’ici, la nature spontanée, est un cadeau que vous faites aux animaux et végétaux qui trouveront chez vous un peu d’espace. C’est également une manière efficace de lutter contre les indésirables, les ravageurs, sans avoir recours à des produits toxiques. Enfin cela peut être l’occasion de belles observations : penchez-vous sur vos nouveaux hôtes : passée la première appréhension, vous verrez qu’ils sont beaux et passionnants !

Pour aller plus loin :

http://www.natagora.be/

Sources :

Graitson E., Morelle K., Feremans N. (2009) « La vie des mares de nos campagnes » Agrinature n°4, SPW

Hance, T et al. « Agriculture et biodiversité » (2010) Agrinature HS ed Service public de Wallonie.

Ces petits animaux qui aident le jardinier, Guide du jardinier amateur, Jardiniers de France, Bretagne vivante SEPNB, MCE

A. Adriaens : dossier « L’autre jardin » (La Salamandre)